Douleurs : glace ou chaleur ? Comprendre pour en finir avec ce débat.

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Quand on se fait mal, une question revient sans cesse : faut-il mettre de la glace ou appliquer de la chaleur ? Tu as sans doute entendu un peu de tout : certains ne jurent que par la glace, d’autres par la chaleur… pas facile de s’y retrouver ! Les Chinois, eux, tranchent rapidement avec une phrase choc : « La glace, c’est pour les morts. » Et aussi direct que cela puisse sembler, ils ont raison… dans 99 % des cas. Alors, pourquoi nous a-t-on enseigné le contraire ?

Un peu d’histoire : RICE vs. PEACE & LOVE

La confrontation a commencé en 1978, lorsque le Dr Gabe Mirkin, médecin américain, a publié The Sports Medicine Book. Il y présentait le protocole R.I.C.E. : Repos, Ice (glace), Compression et Élévation. Ce protocole a été enseigné pendant des décennies à tous les professionnels de la santé, aux athlètes et aux parents. Les adeptes de la chaleur ne voulaient pas se résoudre à utiliser de la glace. Pendant près de quarante ans, les deux approches se sont opposées. En 2015, le même Dr Mirkin est revenu sur ses propos : il a officiellement retiré sa recommandation de mettre de la glace, sauf dans les six premières heures suivant une blessure. Depuis, plusieurs recherches ont démontré que la glace ralentit, voire freine, la guérison. C’est d’ailleurs ce qui a mené à la création du protocole le plus récent : P.E.A.C.E. & L.O.V.E., qui met davantage l’accent sur le mouvement, la circulation et la récupération globale.

La glace

C’est vrai, la glace soulage. En fait, elle interrompt les messages de douleur. C’est un peu comme lorsque tu es dehors l’hiver et que ton visage gèle. Pendant que c’est gelé, tu ne sens plus rien : tout semble aller. Mais dès que tu rentres au chaud… aïe ! Une douleur te confirme ce que l’on t’avait annoncé dehors. C’est pareil quand tu mets de la glace sur une blessure. La glace provoque une hypothermie locale : les vaisseaux sanguins se contractent et le sang est dirigé vers les organes vitaux pour protéger le corps. Résultat : là où tu as appliqué de la glace, c’est tellement froid que certaines cellules en meurent. Elles réagissent comme de la laitue sur un ice pack. Et qui dit cellules mortes, dit déchets à éliminer. Or, l’inflammation est justement un mécanisme naturel du corps pour éliminer ces déchets. Quand tu bloques ce mécanisme avec de la glace, c’est comme si tu pelletais la neige devant toi : tu as fait de la place juste devant… mais rapidement, tu te retrouves avec encore plus de neige à enlever un peu plus loin sur ton chemin. Donc, plus de travail, plus de douleur et plus de délais dans le processus de guérison.

Alors… on fait quoi ?

Oui à la glace… dans les 4 à 6 premières heures suivant un traumatisme, si c’est pour éviter l’enflure, un hématome ou une hémorragie. Mais au-delà de cette courte fenêtre, la meilleure option, c’est :

• la chaleur douce, pour augmenter la quantité de sang dans la zone à soigner ;

• le mouvement léger, pour stimuler la circulation du sang et de la lymphe ;

• et surtout, surtout, écouter son corps : éviter la douleur et les tensions.

Car qui dit douleur, dit nouvelle blessure — même si c’est un tout petit mouvement. Pour mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur du corps, regardons ce même processus sur la peau. Une gale se forme sur une éraflure. Si l’on gratte ou retire, même délicatement, cette croûte, ça risque de se remettre à saigner. Et si ça ne saigne pas parce que le processus est suffisamment avancé, on verra une peau mince, rose… et beaucoup plus fragile.

En résumé

Glace	Chaleur
🧊 Dans les 4 à 6 premières heures après une blessure.	🔥 Après cette période, pour favoriser la circulation.
🧊 Pour réduire l'enflure et l’hématome.	🔥 Pour détendre les muscles et aider le corps à éliminer les déchets.
🧊 Ralentit la circulation → ralentit la guérison. Soulage momentanément, mais aggrave le problème à long terme	🔥 Pour détendre les muscles et aider le corps à éliminer les déchets. Favorise la guérison naturelle. Soulage en profondeur et durablement.

La douleur est un message, pas un ennemi. Ton corps possède une intelligence incroyable pour se réparer — à condition de ne pas bloquer son processus naturel. La chaleur et les mouvements doux sont généralement tes meilleurs alliés pour soutenir la guérison, sans ralentir le processus ni ajouter de travail à ton corps. Parfois, cependant, la douleur est un message en boucle. Il peut alors être pertinent de l’interrompre. Ou bien, on sait que l’on est blessé, mais on a besoin de terminer une activité ou de bien dormir pour mieux récupérer. L’acupression devient alors une option de première classe pour soulager rapidement, efficacement et naturellement. C’est une méthode simple et 100 % entre tes mains. Pas besoin d’attendre ni de souffrir inutilement : tu peux agir, tout de suite, avec ce que tu as déjà sur toi.